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Jean Monnet

Relations avec des personnalités

Geneviève Tabouis

Geneviève Tabouis (1892-1985) est une journaliste française à la carrière longue et mémorable. Lucide, elle a très tôt alerté contre la montée du nazisme en Allemagne, récoltant ainsi les surnoms de « Madame Tata, la voyante » et de « Cassandre ». Durant la Seconde Guerre mondiale elle se réfugie à Londres, puis aux États-Unis ; ne cessant jamais ses activités journalistiques, elle y donne plusieurs conférences, débute une carrière à la radio et dirige un périodique francophone (Pour la victoire).

Walter Hallstein

Jean Monnet et Walter Hallstein lors du 70e anniversaire de Jean Monnet

Jean Monnet et Walter Hallstein lors du 70e anniversaire de Jean Monnet

1958

Cote : JM 2/2/21

© Droits réservés

Source : Fondation Jean Monnet, Lausanne

 
 

 

 

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Quand je rencontrai Walter Hallstein quelque temps après, sa personnalité me plut aussitôt et la confiance s’établit entre nous du premier coup. Il avait une culture et une largeur d’esprit qui le rendaient propre à comprendre les problèmes des autres – il était au fond un humaniste actif, un grand Européen, comme on l’a vu depuis. Mais ce qu’on voit moins dans son personnage secret, ce sont ses qualités d’âme, sa loyauté et sa sincérité qui me frappèrent dès le premier jour. Il les projette dans les choses qu’il fait et très peu dans ses amitiés qui sont rares. On connaît son autorité, et le soin qu’il met à la faire respecter. Les preuves de son habileté sont dans le succès de ses entreprises. Sa simplicité et sa gentillesse sont moins souvent aperçues, mais j’en ai eu le témoignage constant (Jean Monnet 1976, p.375).

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Anne Morrow-linbergh

Antoine de saint-exupéry

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Je retrouvais avec plaisir un homme dont la personnalité impressionnante nous avait frappés et séduits à Washington où il s’était réfugié pour fuir les nazis. Antoine de Saint-Exupéry avait le goût de la grandeur et de l’indépendance qui le tenaient en marge des choses organisées. Il était résolu à se battre à sa manière et suivant son instinct. Cet instinct l’avait conduit d’abord aux Etats-Unis où il retrouverait la liberté d’écrire. Il expliquait aux Américains les valeurs communes à toutes les démocraties qui étaient menacées et les raisons de combattre. Il se joignait quelquefois à notre groupe, et Silvia se souvient des tours de cartes qu’il exécutait pour elle et ses amies pendant que les hommes discutaient dans une pièce voisine. Elles nous appelaient et il répétait devant McCloy et Frankfurter stupéfaits ses mystérieuses manipulations. Nous lui demandions de nous révéler son ‘truc’. ‘Je l’emporterai dans la tombe’, nous répétait-il. Un jour, il nous dit : ‘Je viens vous faire mes adieux, c’est au front que je veux me battre’. Nous savions que l’Air Force avait refusé, en raison de son âge, sa demande d’engagement comme pilote de combat. ‘Vous pouvez être utile dans bien des choses’ lui disions-nous. Mais sa résolution était ferme : ‘Je ne peux pas faire autrement, je veux un avion, je l’obtiendrai’. Quand je le retrouvai à Alger, il avait réussi dans sa démarche téméraire et allait lucidement au bout de son destin. Cet homme, dont la vie était pleine d’attachements, disparut en solitaire le 31 juillet 1944. Je n’oublierai jamais de lui cette phrase : "Le plus beau métier des hommes, c’est d’unir les hommes" (Jean Monnet 1976, p.232).

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Louise weiss

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Des étincelles de génie allumaient des paillettes dans les yeux marron du petit Jean Monnet lorsque vif, mystérieux et charmant, il tissait le réseau des influences qui, dès le départ, assurèrent à la Société des Nations une puissance remarquable. Ses négociations de guerre lui avaient ouvert les portes et les coffres des bastions financiers de la City, de Wall Street, des ports de Chine même. Les propriétaires de journaux le connaissaient, mais il glissait comme une couleuvre entre les plumes de leurs rédacteurs, préférant à des déclarations publiques qui l’eussent emprisonné, les libres suggestions de ses démonstrations particulières. Il avait sa manière. C’était un initié. Cette manière fascina bientôt le monde entier et d’abord son chef hiérarchique, le conformiste Sir Eric [Drummond], puis ses collaborateurs, principalement des universitaires : Pierre Comert, Paul Mantoux, Henri Bonnet. Il était comique de voir ces fils de la Montagne Sainte-Geneviève lui préparer ses dossiers. Jean Monnet les empilait devant lui sans les lire car il en suivait difficilement les déductions faute de culture classique. Rapports et brochures lui servaient de barrière défensive. Autodidacte, Jean faisait son miel autrement que les industrieuses abeilles de ses bureaux. Il n’avait pas d’heure. Il ne se reconnaissait pas d’obligations administratives. Il humait les êtres puis sans relâche recoupait les sensations qu’il en avait reçues par des vérifications dont la subtilité échappait à ses subordonnés. Jamais une déduction cartésienne (Louise Weiss 1969).

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